Sur Pic de la Mirandole

Lettre de Boris Vian, du Collège de ‘Pataphysique, à André Parinaud, directeur de l’hebdomadaire Arts, avril 1953 :

Un robot poète ne nous fait pas peur.

[…] Nous luttons contre des moulins à vian : rendez-vous compte que tôt ou tard, les robots feront des trucs que nous ne pourront pas faire. Nous n’avons qu’une chose pour nous : négligeons tout le reste et cultivons, cultivons notre polyvalence.
Il y aura des robots poètes, d’autres cuisiniers, d’autres calculateurs, bon ; mais pour être les trois à la fois, il leur en faudra du volume !
Nous ne sommes pas parfaits, mais très adaptables. Nous pouvons faire l’amour, lire, jouer du piano, nager, et même construire des robots. Nous pouvons cogiter, donc être, et précéder l’essence.
Nous pouvons rire.
Oh, je ne le nie pas,
des robots riront mieux ; mais sans doute pas les mêmes. Le monde est aux mains d’une théorie de crapules qui veulent faire de nous des travailleurs, et des travailleurs spécialisés, encore : refusons, Parinaud. Sachons tout. Sachez ce qu’il y a dans le ventre de ce robot. Soyez un spécialiste de tout. L’avenir est à Pic de la Mirandole. […]

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2 Réponses to “Sur Pic de la Mirandole”

  1. Arsène 1887 Says:

    délicieux !

  2. PAC Says:

    Bon courage pour ce nouveau blog

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